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Cette journée, appelée aussi le "grand mariage", est la plus longue et difficile de tout le mariage ;  préparer le plat principal (la marga) pour des centaines d'invités, envoyer des cadeaux à la mariée (la henna), réceptionner le cortège de la mariée (jahfa)...

La marga

• La préparation du plat commence la veille au soir ; plusieurs personnes (hommes et garçons) se réunissent pour éplucher environ  200 kg d'oignons et 80 kg de potirons.
• Au petit matin, un bœuf est  tué pour préparer la viande. Ajoutez à tout çe la les poids-chiches et vous avez tous les ingrédient du plat.
• Au milieu de la matinée, le cuisinier prépare tous ces ingrédients et les met dans le gazane ; une très grande marmite, de plus de 1.5 m de hauteur et de 1.5 m de diamètre. Elle est posée sur trois grande pierres entre lesquelles est  entreposé du bois combustible : troncs de palmiers, branches d'oliviers, planches de bois... On laisse mijoter pendant des heures.
• En fin de journée, quand le plat est prêt, on rempli une première assiette qui sera servie au marié, sont ouzir et ses servants.
  Ensuite, les invités sont servis. En général, il y a trois groupes de services ; les enfants (garçons et filles), les hommes (servis par des hommes) et les femmes (servies par des femmes aux quelles des hommes emmènent les plats). Les serveurs sont en général des personnes proches de la famille.

La henna

• Vers le milieu de l'après midi, des cadeaux (appelés henna ) sont envoyés à la mariée. La henna se composent de deux valises contenant quelques tissus de bonne qualité, des vêtements, des bijoux (6 bagues et 4 bracelets en or), des parfums... 
• Ces cadeaux, coûtant assez cher, sont achetés par le marié et sa famille petit à petit pendant des années avant le mariage.
  Pour le transport, en utilise une mule ou un cheval, sur le quel prend place un frère (célibataire) du marié (à défaut, un cousin). Les deux valises sont attachées avec une corde et placées de chaque coté de la mule.
• La mule est guidée par l'ouzir. Derrière, dans le cortège, on trouve un groupe de femmes et de filles  chantant des chants traditionnelles. Derrière ce groupe, se placent les hommes et les garçons chantant à leur tour.

• Une fois arrivés chez la mariée, les hommes sont reçus par les hommes, les cadeaux sont offerts, la fatiha est récitée, des plats de marga sont servis. Les hommes du marié reçoivent, en échange de la henna, sept couvertures en laine.
  Les femmes sont reçues par les femmes de la mariée, des plats de marga sont servis. Les femmes du marié reçoivent trois plateaux contenant au total plus de 200 oeufs.

• Après les échanges des cadeaux, le cortège du marié prend le chemin du retour. Arrivés à la maison, les hommes remettent les couvertures en laine au marié au cours d'une cérémonie qui se déroule dans pièce principale et pendant laquelle on compte les couvertures et on récite la fatiha.
  Les femmes remettent aussi les oeufs à la mère du marié. Quelques oeufs sont distribués aux présents.

La jahfa

• Un peu avant minuit, le chamelier arrive chez le marié avec son chameau (plutôt un dromadaire). Le dromadaire portant sur le dos un baldaquin fabriqué de branche d'olivier.
• La famille du marié fourni des draps (rouges et blancs) pour couvrir le baldaquin. Il est couvert de manière à ne pas laisser voir l'intérieur et en laissant dépasser deux bouts de draps (sous forme d'écharpe) de chaque coté du dromadaire. 
• Avant que le dromadaire se lève, le marié est invité à se placer derrière en compagnie des hommes qui récitent la fatiha. Le père du marié tient dans la main un couvercle en feuille de palmier (tandouth). Celui-ci est utilisé comme récipient dans le quel sont placés des fèves trempées dans l'eau et des oeufs.  Au moment où le dromadaire se lève le père jette par dessus. Les enfants placés devant le dromadaire se précipitent pour ramasser les fèves et les oeufs.
  Le chamelier part alors en direction de la maison de la mariée.

• Arrivé chez la mariée, celle-ci sort de la maison cachée sous un long drap rouge (fouta hamra) entourée par d'autres femmes ou jeunes filles. Elle est placée dans le baldaquin. Pour qu'elle ne soit pas seule et qu'elle n'ait pas peur, une femme (ou une jeune fille) prend place à coté d'elle. Les deux personne sont placées face à face dans le baldaquin.
• Le chameau prend alors le chemin du retour chez le marié avec quatre hommes qui tiennent chacun un bout de draps qui dépasse du baldaquin (de manière à le retenir et le stabiliser). Un cortège de femme suit le dromadaire en entonnant des chants tout au long de la route. Suit derrière, le cortège des hommes qui entonnent des chants à leur tours. En fin de cortège, on trouve un camion qui transporte toutes les affaires de la mariée ; les deux valises de la henna, des matelas, draps, couvertures, rideaux, vêtements, accessoires...

• Arrivé chez le marié, le cortège s'arrête à une centaine de mètre de l'entrée de la maison. Le marié va à sa rencontre (en compagnie de son conseillé et entièrement couvert par son hrem). Il se place devant le dromadaire, il jette un oeuf cru sur le baldaquin et retourne rapidement à sa place.
  Le cortège est ensuite réceptionné par le père du marié. Il prend la place du chamelier et guide le dromadaire vers la maison (le père ramène une femme à son fils !!).
• La rencontre des deux familles (plusieurs dizaines de personnes de chaque coté) donne lieu à de grandes liesses de joie et des chants de plus en plus forts (une sorte de duel acoustique s'installe dans une confusion générale). Le chamelier fait descendre le dromadaire à genoux et le fait relever 3 fois. La mariée est ensuite sortie du baldaquin et portée par un membre de sa famille (en générale le frère) vers la pièce des mariés.
  La famille de la mariée décharge ensuite le camion et place toutes les affaires dans la pièce. Une collation rapide est servie (il est 2h ou 3h du matin) et la famille de la mariée prend le chemin du retour à l'exception de trois ou quatre femmes qui restent avec la mariée.

• La mariée est installée sur une chaise au milieu de tazaqqa. Arrivent alors les parents du marié avec un récipient d'huile d'olive et un autre vide. La mère tient le récipient vide posé sur la tête de la mariée et le père y verse de l'huile 3 fois. Ensuite, la mère fait goûter du miel (avec son index) à la mariée, trois fois.
• S'avancent alors d'autres femmes de la famille du marié et, une à une, font aussi goûter du miel à la mariée ( trois fois avec leurs doigts) et posent du miel dans la main de la mariée (trois fois) et le lèchent ensuite. Une fois terminée, une autre cérémonie se prépare à l'extérieur de la pièce ; une compétition entre le marié est sa khadima. Ils se tiennent face à face, devant un grand plat vide dans le quel la mère du marié verse de la farine (bsissa) et le père verse de l'huile. Le marié et la khadima, qui tiennent chacun une assiette vide dans la main, essayent de mélanger la farine et l'huile et de remplir au plus vite leur assiette. Celui qui rempli son assiette le premier a gagné (si le marié perd le duel, ça veut dire qu'il sera dominé par sa future épouse !!).
• Le marié doit enfin donner l'assiette remplie à son conseillé en guise de cadeau. Les cérémonies terminées, il est déjà tard dans la nuit (ou tôt le matin), chacun va se reposer quelques heures avant le levé du soleil ; la mariée avec ses proches dans la pièce , le marié avec son conseillé et ses ârrassa à l'extérieur.

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Mise à jour 5/8/09